Le sentiment d’appartenance à une communauté européenne ne se décrète pas. Il se vit.
Actuellement, il semble davantage fondé sur les intérêts politiques et économiques que sur un patrimoine commun. La première phase de la construction européenne a été économique sur la base d’accords entre gouvernements des Etats. Il faut lui donner maintenant une véritable dimension politique avec une participation des citoyens. Pour un avenir politique commun, nous avons encore dans ce domaine presque tout à entreprendre.
Cependant, les sondages européens le montrent, la mémoire reste un ferment essentiel du sentiment européen. La paix entre les Etats membres est de loin le motif de fierté européenne le plus souvent invoqué, devant l’instauration de l’euro puis les programmes d’échanges tels qu’Erasmus. Du côté des droits liés à la citoyenneté, celui de circuler librement au sein de l’Union européenne est plébiscité, plus que le droit de vote et d’éligibilité au Parlement européen. L’Europe serait-elle davantage synonyme de voyages que de civisme ?
Et pourtant, voter lors des élections européennes est le meilleur moyen de vivre sa citoyenneté européenne.
Comment valoriser la citoyenneté européenne ?
Premier effort : information et communication. Comment croire que des personnes qui ne se sont jamais interrogées sur le rôle des députés européens puissent avoir le désir de participer à une élection européenne !
En France, nous notons que les acteurs et les partis politiques nationaux ont bien du mal à expliquer l’Europe aux citoyens, que les médias développent surtout les relations franco-françaises. A quand l’organisation d’émissions télévisées sur l’Union européenne à des heures de grande écoute ?
Il nous faut prendre, en urgence, la relève de l’information.
Dans le cadre de l’Année européenne du Vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle, les multiples travaux l’ont montré : en Europe, la grande majorité des « seniors » de 50 ans à 75 ans, des « aînés » de 76 ans à 85 ans et des « âgés » les plus de 85 ans, souhaitent vieillir en bonne santé en conservant pleinement leur place dans la société, en étant épanouis et autonomes dans la vie quotidienne et engagés en tant que citoyens. Peu importe l’âge: chacun a un rôle à jouer dans la société. Le défi consiste à tirer le meilleur parti de l’énorme potentiel que nous possédons tous.
La retraite n’est pas vivre de loisirs et de médicaments. Mais de dynamisme, de réflexion, d’information pour rester citoyen à part entière. De nos jours, environ 70 millions de personnes en Europe ont plus de 60 ans, ce qui représente 3 à 4 électeurs sur 10. Si tous votaient pour élire les députés européens les plus démocratiques, les plus compétents !
Nous sommes la génération qui a reconstruit l’Europe pour dire « NON » à toutes les guerres. Nous sommes témoins de la réconciliation entre peuples ennemis et de la création des fondations de l’Union européenne. Nous sommes crédibles dans nos récits de cette histoire si récente, nous pouvons parler des évènements que nous ou nos parents ou nos grands-parents ont vécus, nous pouvons commenter des supports pour faire vivre et partager cette identité de citoyens européens. Etant donné notre place dans la chaîne des générations, Seniors, nous pouvons parler aux plus âgés comme aux plus jeunes.
Le Projet « Les Seniors citoyens et l’Europe » marque notre engagement à devenir et à attirer des citoyens européens enthousiastes de l’être, à créer un partenariat large et actif, à tracer la voie d’une participation électorale satisfaisante pour tous les citoyens, à valoriser les acteurs de l’information, de la communication, des innovations.
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